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Représentations et usages de l’eau en Nouvelle-Calédonie : mieux comprendre pour mieux gérer

Science en cours
16/11/2023

#Recherche I Qu’est-ce qu’une bonne eau ? La question pourrait couler de source… mais, en fait pas vraiment ! Pour certains, il s’agit d’une eau potable, pour d’autres, d’une ressource sacrée, pour certains encore, l’habitat d’une biodiversité aquatique florissante. 

Chacun, en fonction de son rôle dans la société ou encore de ses usages, adosse ses propres représentations au concept « qualité de l’eau ». Or, ces divergences peuvent engendrer des incompréhensions, voire de tensions, lorsqu’il s’agit d’instaurer une gouvernance de l’eau partagée, que ce soit sur le domaine public, sur des terres coutumières ou des propriétés privés.

Cette problématique est au cœur de la thèse « De contrôler à prendre soin de l'eau en Nouvelle-Calédonie. Bricolages quotidiens des habitants des communes de Thio et Touho » menée par Olga Peytavi, 27 ans, et démarrée en 2022 à l’IAC. Les objectifs de notre doctorante sont ambitieux et inédits : 

  • rendre visible la diversité des représentations et usages de l’eau, 
  • comprendre comment les savoirs locaux et autochtones, ainsi que les experts techniques et scientifiques s’articulent,
  • identifier les relations entre les différents acteurs de l’eau et leurs perceptions sur sa gestion,
  • formuler des recommandations aux institutions. 
     

Ces travaux de recherche reposent sur des enquêtes de terrain approfondies. Après des entretiens avec diverses institutions, telles que la Davar, la Dass, l’institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, l’IRD et l’observatoire de l’environnement (ŒIL), Olga a réalisé un premier travail substantiel à Touho. Elle a échangé avec les habitants, recueilli des récits sur l’eau dans la région, questionné les agents de la mairie et les fontainiers pour comprendre la gestion locale de l’eau potable. En juillet, elle s’est rendue également à Thio, où elle a inclus les acteurs de la mine dans son étude.

« Mon travail se concentre sur la question de la qualité de l’eau et la réflexion autour de “qu’est-ce qu’une bonne eau ?”. Entre la vision normative de la Dass, organisme de santé publique soumis à des normes, et la vision des habitants, il y a un écart significatif. L’idée est de valoriser toutes les approches et les ramener à la même échelle, car l’eau est souvent bien plus qu’une ressource pour les habitants, elle revêt aussi une valeur culturelle, liée à des savoirs et des usages locaux », explique la jeune doctorante. 

Les résultats de cette thèse, financée par l’IAC et le Cirad, s’annoncent passionnants. Nous aurons le plaisir de les partager lors de la soutenance de thèse d’Olga, prévue en janvier 2025. Pour ce travail colossal, notre doctorante bénéficie du précieux soutien de chercheurs seniors, puisque sa thèse est co-dirigée par Séverine Bouard, géographe et agronome à l’IAC, Pierre-Yves le Meur, anthropologue à l’IRD et à l’UMR SENS, ainsi que Caroline Le Jars, économiste au Cirad. 

Ces travaux s’inscrivent dans la continuité des recherches que mène l’IAC depuis plusieurs années sur la gouvernance de l’eau.
 

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