Essentielle à la résilience des écosystèmes au sens large, la biodiversité fournit des services indispensables au milieu agricole et revêt bien souvent une valeur culturelle importante en Nouvelle-Calédonie avec de nombreuses espèces exploitées ou emblématiques. Pour accompagner l’émergence de systèmes agricoles productifs et résilients, tout en favorisant la préservation et la valorisation de la diversité biologique et culturelle, l’IAC fournit des données utiles à la caractérisation du vivant et des ressources naturelles et à la compréhension des interactions au sein des agro-écosystèmes.
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Enjeux
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En dépit des progrès mondiaux réalisés pour conserver la biodiversité et mettre en œuvre des politiques en faveur de celle-ci, son déclin s’observe aujourd’hui à un rythme alarmant, mettant en péril la capacité des écosystèmes à s’adapter aux changements rapides de l’environnement et la durabilité des services qu’ils fournissent et qui profitent notamment aux systèmes agricoles et aux Hommes. Si l'agriculture fait partie des causes de ce déclin, elle en subit aussi les conséquences (érosion et moindre fertilité des sols, perte de pollinisateurs, perte d’auxiliaires...).
Selon le rapport sur l’état de la biodiversité mondiale (IPBES, 2019), les pertes d'écosystèmes liées à l'expansion de l'agriculture varient d'un pays à l'autre, mais les pertes les plus importantes sont en zones tropicales, qui concentrent, en outre, les plus hauts niveaux de biodiversité de la planète. L’enjeu est donc de taille.
C’est le cas de la Nouvelle-Calédonie qui par son isolement géographique ancien, par l’originalité de ses sols, par une diversité topographique et climatique, a façonné une biodiversité exceptionnelle, mais aujourd’hui fortement menacée (activité minière, feux, introduction d’espèces exogènes, certaines pratiques agricoles, … ), classant le territoire parmi les Hotspots les plus remarquables de la planète. Afin d’améliorer la gestion et la conservation de ce patrimoine naturel exceptionnel, de favoriser un développement agricole durable respectueux de l’environnement et le maintien des valeurs culturelles et identitaires associés, l’IAC mène des programmes permettant de caractériser la biodiversité et les ressources naturelles, de comprendre comment se structurent et fonctionnent les écosystèmes terrestres néo-calédoniens face aux changements, et d’évaluer les risques associés (santés humaine, animale et végétale). L’évaluation scientifique fiable des menaces et impacts sur ces agro-écosystèmes permet également d’élaborer des stratégies et des méthodes de gestion/préservation et de restauration des milieux à destination des décideurs.
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Activités scientifiques
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L’IAC travaille sur plusieurs sujets dont l’objectif final est de contribuer à une meilleure préservation et gestion de la biodiversité, en harmonie avec les activités agricoles et les activités humaines.
- Connaître et valoriser la biodiversité terrestre. La biodiversité en Nouvelle-Calédonie, qu’elle soit indigène, endémique ou introduite, est d’une richesse inestimable. Il s’agit ici de mieux connaître les caractéristiques de ces ressources biologiques d’intérêt agronomique et/ou écologique (plantes alimentaires, ornementales, forestières, plantes de service, espèces végétales rares et menacées, substances naturelles, alternatives aux PPUA-produits phytosanitaires à usage agricole, espèces animales dont la faune sauvage, agents microbiens pathogènes, ravageurs/auxiliaires, micro-organismes, champignons…). L’objectif est également de contribuer à la valorisation de la biodiversité et la diversification des productions.
- Préserver les ressources naturelles patrimoniales et culturelles. La biodiversité locale est riche d’espèces et taxons emblématiques, menacés ou d’intérêt culturel, notamment au sein de la flore et de la faune sauvage indigène, mais dont le niveau de connaissance est encore faible. Il s’agit d’acquérir de nouvelles connaissances sur ces espèces, leur répartition, leur biologie/écologie, les prélèvements durables, les menaces, les trajectoires des populations, afin d’orienter les politiques de gestion et de conservation. Les activités peuvent se prolonger jusqu’au soutien au développement de nouvelles filières (ex. élevage d’espèces de la faune native).
- Lutter contre les espèces envahissantes. Parmi les pressions qui affectent à la fois les milieux naturels et les milieux agricoles, les espèces envahissantes sont reconnues comme les plus problématiques. Les travaux menés à l’IAC concernent l’acquisition de connaissances (biologie/écologie) sur ces espèces, la description des processus d’invasion, l’évaluation des impacts, le développement des méthodes de suivi, de gestion et de lutte contre les espèces envahissantes, la mise au point d’indicateurs de suivi de l’efficacité des techniques de contrôle.
- Protéger des espèces et restaurer des espaces. La dégradation des habitats et des espèces qu’ils abritent, dont les origines sont diverses (feux, activité minière, espèces envahissantes, …), sont la cause d’une perte importante de biodiversité et de services écosystémiques associés. L’IAC s’attache, avec ses partenaires, à améliorer les connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes, à développer des méthodes de protection et de gestion des espèces et des espaces au sein des agroécosystèmes et des écosystèmes, à développer des méthodes de restauration des milieux dégradés.
- Gérer et protéger la ressource en eau. Source de vie et de biodiversité, l’eau est un sujet majeur qui est étroitement lié au monde agricole et joue un rôle majeur au sein des écosystèmes. L’IAC expérimente notamment des systèmes de production agricole innovants, basés sur des espèces adaptées aux contraintes climatiques ou au manque d’eau, sur des itinéraires techniques permettant une meilleure utilisation de la réserve en eau du sol, sur des innovations des systèmes d’irrigation ou encore sur une moindre utilisation de pesticides.
- Créer et mettre en place des collections, et contribuer à la mise en place de systèmes d’information de la biodiversité. Des collections biologiques sont gérées par l’IAC, sur les espèces fruitières, sur des plantes alimentaires traditionnelles, les espèces végétales endémiques d’intérêt ornemental, les champignons, ou encore su les invertébrés terrestres. Des systèmes d’informations sont développés, tels que sur les forêts de la province Nord.
- Améliorer les connaissances sur les pratiques et les savoirs locaux en matière d’ (agro)biodiversité et de ressource en eau, pour accompagner les projets de développement durable.
- Appuyer les décisions sur l’élaboration et l’application des politiques publiques sur la biodiversité et sur la ressource en eau.
- Connaître et valoriser la biodiversité terrestre. La biodiversité en Nouvelle-Calédonie, qu’elle soit indigène, endémique ou introduite, est d’une richesse inestimable. Il s’agit ici de mieux connaître les caractéristiques de ces ressources biologiques d’intérêt agronomique et/ou écologique (plantes alimentaires, ornementales, forestières, plantes de service, espèces végétales rares et menacées, substances naturelles, alternatives aux PPUA-produits phytosanitaires à usage agricole, espèces animales dont la faune sauvage, agents microbiens pathogènes, ravageurs/auxiliaires, micro-organismes, champignons…). L’objectif est également de contribuer à la valorisation de la biodiversité et la diversification des productions.
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Publications
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Les connaissances acquises sont capitalisées et diffusées sous des formats variés, favorisant le libre accès pour tous, à la fois pour la communauté scientifique, les acteurs du développement et les professionnels engagés en faveur de la biodiversité.
Ci-dessous une sélection non exhaustive de documents illustrant les travaux de l’IAC en matière de biodiversité.
Ouvrages et documents
- Flore ornementale de nouvelle Calédonie. Gâteblé G., Au vent des îles, IAC, 2016.
- Atlas de la forêt - Province Nord - Nouvelle-Calédonie. Birnbaum P. et al., Editions Province Nord, 2022.
- Catalogue illustré des Chrysomelidae de Nouvelle-Calédonie (Coleoptera). Mille C. & Jolivet P., IAC/SENC, 2021.
- Apocynaceae p.p., Phellinaceae, Capparaceae : Flore de la Nouvelle-Calédonie. Liede-Schumann S. et al., IRD/MNHN, 2020.
- Ecology and population trends in New Caledonian Placostylus snails (Mollusca: Gastropoda: Bulimulidae). Brescia F. Thèse, 2011.
- Les Toa de Maré. Fossier C. et al., IAC/IRD/Province des îles Loyauté, 2020.
- Le bulbul à ventre rouge (Pycnonotus cafer) : dynamique d'invasion et stratégie de gestion d'un oiseau introduit en Nouvelle-Calédonie, peste environnementale et ravageur des cultures. Thibault M. Thèse 2018.
- Sensibilité des populations de roussettes (Mégachiroptères, Pteropodidae) aux prélèvements cynégétiques et aux prédateurs introduits : une approche éco-démographique en Nouvelle Calédonie. Oedin M. Thèse, 2021.
- Étude sur la dispersion/germination en lien avec la dynamique des écosystèmes restaurés : le cas du plateau de Goro en Nouvelle-Calédonie. Ititiaty Y. Thèse, 2019.
- Mines et environnement en Nouvelle-Calédonie : les milieux sur substrats ultramafiques et leur restauration. L’Huillier L. et al., IAC, 2010.
Sites internet
- Agripedia, plateforme web de fiches techniques pour l’agriculture et les paysages de Nouvelle-Calédonie: www.agripedia.nc. IAC, 2021.
- Contribution au site Endemia.nc, consacré à la faune, la flore et la fonge (les champignons) de Nouvelle-Calédonie.
- NIAMOTO - Portail de la forêt de Nouvelle-Calédonie en Province Nord.
- Pl@ntNet – ERM, sur les espèces végétales rares et menacées de Nouvelle-Calédonie.
Publications scientifiques récentes
- Ibanez T. et al. 2020. Tropical cyclones and island area shape species abundance distributions of local tree communities. Oikos, 129: 1856–1866.
- Fernandez Nunez N. et al. 2021. Potential of high-throughput eDNA sequencing of soil fungi and bacteria for monitoring ecological restoration in ultramafic substrates: The case study of the New Caledonian biodiversity hotspot. Ecological Engineering, 173: 106416.
- Gâteblé G. et al. J. 2021. Le genre Ilex (Aquifoliaceae) en Nouvelle-Calédonie. Candollea, 76: 269-274.
- Barrabé L. et al. 2019. Changing ecological opportunities facilitated the explosive diversification of New Caledonian Oxera (Lamiaceae). Systematic Biology 68: 460-481.
- Lannuzel G. et al. 2021. High‑resolution topographic variables accurately predict the distribution of rare plant species for conservation area selection in a narrow‑endemism hotspot in New Caledonia. Biodiversity and Conservation, 30: 963–990.
- Oedin M., Brescia F., Vidal E., Millon A. 2022. Make flying-fox hunting sustainable again: Comparing expected demographic effectiveness and hunters’ acceptance of more restrictive regulations. Ambio, 51: 1078-1089
- Lejars, C., Bouard S., Ferrand N. 2021. La politique de l’eau partagée en Nouvelle-Calédonie : retour d’expériences sur un dispositif de co-construction et de co-planification. Sciences, Eaux et Territoires, 35: 60-66.
- Ititiaty Y. et al. 2020. Implications of seed traits for restoration of ultramafic plant taxa from the Goro plateau in the subtropical hotspot of New Caledonia. Restoration Ecology, 28: 1505-1516.
Contribution aux objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’Organisation des Nations Unies :