Visant à remettre l’écologie au centre de nos systèmes agricoles pour en augmenter la durabilité et la résilience face aux aléas auxquels ils sont aujourd’hui exposés, l’agroécologie et le « consommer local », incluant la santé des végétaux, des animaux et des hommes, ouvrent des perspectives prometteuses, à la fois en termes de recherches et de développement durable… Cette thématique est au cœur des travaux de recherche de l’IAC.
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Enjeux
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Définie il y a déjà environ un siècle par Basil Bensin en 1928, limitée dans son développement et ses applications durant la révolution verte et ses modèles productivistes, l’agroécologie revient sur le devant de la scène pour une nouvelle révolution agricole et alimentaire. Elle fait désormais partie des priorités au niveau mondial dans les agendas des institutions, des acteurs du développement et des instituts de recherche.
Face aux défis de la sécurité alimentaire, de la qualité sanitaire et nutritionnelle des productions agricoles, de la santé des productions et de la santé humaine, de la préservation d’une biodiversité exceptionnelle en Nouvelle-Calédonie, de l’adaptation aux changements climatiques et aux crises mondiales auxquels l’archipel est exposé, l’IAC mène localement et en région des programmes de recherche pour soutenir le développement de modes de production agricole soutenables.
L’agroécologie en Nouvelle-Calédonie prend une résonnance toute particulière. Si les indicateurs montrent globalement une consommation de pesticides et d’engrais 10 à 20 fois moindre en comparaison avec la métropole, de fortes disparités existent selon les productions agricoles, nous sommes de plus dans un haut lieu de biodiversité. Il est ainsi nécessaire d’aller plus loin encore.
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Activités scientifiques
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L’IAC, acteur clé de la transition agroécologique, investit plusieurs domaines pour contribuer à cette transition.
- Connaître et promouvoir l’agrobiodiversité, source de vie, pour mieux s’adapter aux contraintes et tendre vers une meilleure alimentation. La sécurité alimentaire et la résilience de l’humanité sont assurées par des milliers de plantes cultivées, pourtant 9 seulement représentent 66 % de la production agricole totale (FAO, 2019). En Nouvelle-Calédonie, au-delà d’une diversité d’espèces et de variétés introduites à maintenir, l’agriculture locale possède des atouts majeurs, de par la grande diversité des plantes cultivées, des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et des savoirs qui y sont associées. Au sein de la flore native, nous dénombrons plus de 160 plantes sauvages comestibles dont l’usage est parfois méconnu et l’intérêt agronomique à mieux connaître.
- Contribuer à la bonne santé des sols, base de la production agricole et de l’agroécologie. Le sol abrite une multitude d’organismes dont l’activité est essentielle au bon fonctionnement des écosystèmes, quels qu’ils soient. En matière d’écologie des sols, nos recherches visent à mieux définir les processus en jeu et les services écosystémiques associés, comme la production de matière végétale, le rôle de la diversité des communautés microbiennes, le maintien de la fertilité ou le stockage du carbone. D’un point de vue plus opérationnel, l’utilisation en agriculture de déchets organiques - encore peu valorisés en Nouvelle-Calédonie - permet de préserver les stocks de matière organique et de carbone des sols et de fertiliser les cultures, constituant une voie de recyclage vertueuse.
- Développer le biocontrôle et favoriser les interactions bénéfiques pour favoriser la bonne santé des cultures et des élevages. De nombreuses pratiques à l’étude à l’IAC cherchent à inscrire la production agricole dans les cycles naturels, se basant sur des associations de cultures mutuellement bénéfiques, sur des méthodes culturales ou d’élevage demandant moins d’intrants, ou sur des méthodes de piégeage de ravageurs plus respectueuses de la faune et de l’environnement. Des approches phyto- et zoosanitaires plus fiables et respectueuses de l’environnement sont développées. Cette approche intégrée de la protection des productions animales et végétales permettra à terme de limiter fortement, voire de supprimer le recours aux intrants chimiques et ainsi de développer l’agroécologie.
- Adapter les techniques culturales pour les rendre plus performantes. Pour faire face aux pressions exercées sur les systèmes de production, l’IAC mobilise notamment ses ressources en arboriculture fruitière pour mener des études sur les capacités d’adaptation des plantes, tout en apportant des innovations aux itinéraires techniques pour une agriculture durable. C’est le cas avec des porte-greffes nanifiants ou des variétés les plus résistantes (à la sécheresse ou à des bioagresseurs), avec des techniques de greffage (double greffage sur plants d’avocat), des cultures à faibles intrants (utilisation de plantes de couverture ou de paillage sur butte), le remplacement de la fertilisation minérale par des amendements organiques, ou encore l’amélioration des techniques d’irrigation. L’IAC s’intéresse globalement aux pratiques agroécologiques à faible niveau d’intrants, tels que les systèmes de culture traditionnels.
- Accompagner les acteurs de la transition. Autour de recherches qui s’articulent de plus en plus de manière interdisciplinaire, l’IAC entend impliquer l’ensemble des acteurs concernés dans la conception et dans le suivi des programmes de recherche, afin d’augmenter l’impact de nos travaux, de mieux transférer nos résultats, avec le concours de nos partenaires, et de mieux accompagner les acteurs qui s’engagent dans cette transition agroécologique. Complétant les sujets précédents, des études portent sur les conditions de mise en marché des produits agricoles, ou sur la contribution de cette transition à la construction de systèmes alimentaires durables.
- Connaître et promouvoir l’agrobiodiversité, source de vie, pour mieux s’adapter aux contraintes et tendre vers une meilleure alimentation. La sécurité alimentaire et la résilience de l’humanité sont assurées par des milliers de plantes cultivées, pourtant 9 seulement représentent 66 % de la production agricole totale (FAO, 2019). En Nouvelle-Calédonie, au-delà d’une diversité d’espèces et de variétés introduites à maintenir, l’agriculture locale possède des atouts majeurs, de par la grande diversité des plantes cultivées, des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et des savoirs qui y sont associées. Au sein de la flore native, nous dénombrons plus de 160 plantes sauvages comestibles dont l’usage est parfois méconnu et l’intérêt agronomique à mieux connaître.
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Publications
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Les connaissances acquises sont capitalisées et diffusées sous des formats variés et accessibles le plus librement possible, à la fois pour la communauté scientifique, pour les acteurs du développement et pour les professionnels engagés en faveur de la transition agroécologique.
Ci-dessous une sélection non exhaustive de documents illustrant les travaux de l’IAC en agroécologie.
Ouvrages et documents
- Les plantes locales comestibles de Nouvelle-Calédonie, une ressource alimentaire saine, durable et responsable. CPS, IAC (Robert N.), IFREMER, Tani consultant. Agence rurale, 2020.
- Performances et impacts de systèmes de culture en agriculture de conservation sur sols magnésiens en Nouvelle-Calédonie. Kulagowski R. Thèse, 2021.
- Optimisation du semis direct sous couverture végétale pour l'adaptation des systèmes agricoles au stress hydrique du sol. Léopold A, Cavaloc Y, Ayrault N, et Lebegin S. Rapport IAC, 2017.
- Développement d’un vaccin pour lutter contre la tique du bétail en Nouvelle Calédonie. Synthèse de 10 ans de recherche. Hüe T. Rapport d’étude IAC, 2021.
- Écologie chimique du papillon piqueur de fruits Eudocima phalonia LINNE en Nouvelle-Calédonie dans un contexte de lutte intégrée. Leroy L. Thèse, 2021.
- Animaux nuisibles et utiles des jardins et vergers de Nouvelle-Calédonie. Mille C. SENC, 2011.
- Agricultures et commercialisation à Lifou et Maré, enquête agricole sur les marchés de Lifou et Maré. Bouard S., Goldin M., Drouin J., Kutu D., Foucaut T. Rapport d’étude, 2020.
Sites internet
- Agripedia, plateforme web de fiches techniques pour l’agriculture et les paysages de Nouvelle-Calédonie. www.agripedia.nc. IAC, 2021.
Publications scientifiques
- Kagy V. et al. 2016. Traditional Banana Diversity in Oceania: An Endangered Heritage. PLoS ONE 11(3): e0151208.
- Kulagowski R., Thoumazeau A., Leopold A. et al. 2021. Effects of conservation agriculture maize-based cropping systems on soil health and crop performance in New Caledonia. Soil and Tillage Res., 212, 105079.
- Leopold A., Drouin J., Drohnu E., Kaplan H., Wamejonengo J. & Bouard S. 2021. Fire-fallow agriculture in Mare Loyalty Island: A sustainable cropping system for maintaining organic carbon in Gibbsic Ferralsol (New Caledonia, South West Pacific), Regional Environmental Change 21, 102.
- Duval H. & Hüe T. 2022. Field efficacy assessment of a vaccine against Rhipicephalus (Boophilus) australis in New-Caledonia. Vet. Parasitol., Vol. 29: 100702.
- Hüe T., et al. 2021. Integrated control of the cattle tick, Rhipicephalus australis (Acari: Ixodidae), in New Caledonia through the Pasture and Cattle Management method. Parasitol. Res., 120(8), 2749-2758.
- Mas F. Curvedness (Froggatt) (Teprotide: Dacinae), and new records of species responding to zingerone in New Caledonia. J. Econ. Entomol., 112 (3): 1502-1507.
- Leroy L., Mille C., Fogliani B. 2021. The Common Fruit-Piercing Moth in the Pacific Region: A Survey of the Current State of a Significant Worldwide Economic Pest, Eudocima phalonia (Lepidoptera: Erebidae), with a Focus on New Caledonia. Insects 12, 117.
- Galy O., (…), et Bouard S.. 2021. Generational issues in linking family farming production, traditional food in diet, physical activity and obesity in Pacific Islands Countries and Territories: the case of the Melanesian population on Lifou Island, Open Research Europe Journal.
Contribution aux objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’Organisation des Nations Unies :